La Coursive Boutaric contrainte de licencier son équipe salariée : une situation inquiétante pour la pérennité des structures culturelles

Depuis sa création en 2010, La Coursive Boutaric, pôle de coopération d'entreprises culturelles et créatives, s’est imposée comme un acteur essentiel du développement économique du secteur culturel à Dijon et en région Bourgogne Franche Comté. Véritable lieu-ressource pour les acteur·ices de la filière, ce tiers-lieu d'expérimentation implanté dans le quartier des Grésilles est souvent cité en exemple dans sa capacité à inventer de nouvelles formes d'actions plaçant la mutualisation comme moteur de son projet.

La dynamique est bien présente : une trentaine de structures compose le pôle culturel et créatif, près de 6 000 personnes poussent chaque année les portes du tiers-lieu, 350 entrepreneur·ses culturels ont été accompagnés en 2024 et 195 participant·es ont pris part au 10ème forum «Entreprendre dans la culture» organisé par La Coursive Boutaric à Besançon en novembre dernier. Les espaces de coworking font le plein avec une quarantaine de postes de travail occupés au quotidien. De ces synergies naissent de nombreux projets coopératifs tels que « Tours de main - Entreprendre dans la restauration autrement » (Trophée ESS 2024), qui a accompagné depuis 2022 une vingtaine d'entrepreneur·ses issu·es des Grésilles et d'autres quartiers prioritaires de la métropole.

Mais depuis deux ans, la structure fait face à une réduction importante des financements de fonctionnement, remplacés par des financements fléchés sur des projets, beaucoup plus volatiles. Cette mutation du modèle de soutien public a entraîné une multiplication des demandes de subventions, sans garantie de succès ni de stabilité financière, et source d'épuisement. Ce fonctionnement n’est pas viable à long terme et au début de l’année 2025, La Coursive Boutaric s'est vue contrainte de lancer une procédure de licenciement pour motif économique des quatre salarié·es.

Cette situation fait écho aux réalités économiques nationales et régionales concernant la Culture. Ces difficultés récurrentes interrogent sur l'avenir des organisations culturelles et créatives, qui, sans financements de fonctionnement adaptés et partagés par l'ensemble des partenaires institutionnels, ne peuvent garantir un bon développement de leur projet et leur pérennité. Alors que ces structures jouent un rôle essentiel, il devient urgent de repenser les modèles de soutien afin d'assurer leur survie et d'enrayer le plan social du secteur culturel en cours.

Aujourd’hui, La Coursive Boutaric tient à remercier chaleureusement son équipe salariée, Bénédicte Pierret, Marie-Lucile Grillot, Marion Lauras et Randy Viron, présent·es depuis plus de 7 ans pour certain·es. Leur investissement et professionnalisme ont contribué à la qualité des actions et à la reconnaissance du projet.

Et avec l’engagement bénévole des adhérents, des coworkers, du conseil d’administration, et grâce au soutien renouvelé de Grand Dijon Habitat et de la Ville de Dijon, La Coursive Boutaric engage un nouveau combat pour maintenir le projet vivant au travers de son lieu de travail partagé et appelle à une prise de responsabilités de l'ensemble de ses partenaires, sans laquelle le projet prendra définitivement fin dans un avenir proche.

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